La censure
Partout la censure s'étend, et de plus en plus de pays votent des lois pour punir la "désinformation". Rassurez-vous, cela ne concerne pas ceux qui nous garantissaient l'efficacité des masques ou l’innocuité des vaccins COVID ; il s'agit de contrôler l'opposition politique.
Ainsi, effrayé par les manifestations ayant suivi l'élection de Lula, le Brésil prépare un "Democracy Package" (ça ne s'invente pas) qui va permettre de sanctionner le contenu "terroriste et anti-démocratique". Depuis fin 2022, la Turquie offre jusqu'à trois ans de prison aux auteurs de "fake news". Elle rejoint ainsi le club fermé des pays qui punissent la désinformation : Arabie Saoudite, Egypte, Qatar...
Heureusement que la liberté d'expression reste protégée en Occident ! Ou bien ?
Le Digital Service Act
Prenons l'exemple du Digital Service Act, qui va entrer en vigueur en Europe au plus tard au 1er janvier 2024.
La présentation et l'adoption
Le voici tel que présenté par le gouvernement français. Le mode de fonctionnement du système s'y affiche sans complexe. Tout y est !
La justification : "Haine, manipulation, désinformation, contrefaçons... Ces dérives touchent de plus en plus les contenus en ligne. Pour mieux protéger les Européens...". La censure, c'est pour notre bien !
L'origine et le processus démocratique : le projet est issu de la Commission Européenne, institution non élue par définition. Une fois voté il s'appliquera à tous les pays membres ; la seule barrière vaguement démocratique du processus est le passage au parlement européen, siège de tous les lobbys et jeux d'influence.
Le contenu du DSA
Source
L'objectif est de lutter contre la diffusion de contenus illicites et la désinformation.
... les États membres adoptent ou envisagent d’adopter des législations nationales sur les matières relevant du présent règlement, imposant notamment des obligations de diligence aux fournisseurs de services intermédiaires en ce qui concerne la manière dont ils devraient combattre les contenus illicites, la désinformation en ligne ou d’autres risques pour la société. (art. 2)
Il convient, en particulier, de donner une définition large de la notion de «contenu illicite» de façon à ce qu’elle couvre les informations relatives aux contenus, produits, services et activités illégaux. En particulier, cette notion devrait être comprise comme se référant à des informations, quelle que soit leur forme, qui, en vertu du droit applicable, sont soit elles-mêmes illicites, comme les discours haineux illégaux ou les contenus à caractère terroriste et les contenus discriminatoires illégaux... (art. 12)
Mais qui décidera de ce qu'est un "discours haineux, à caractère terroriste ou discriminatoire" ? Certainement pas un collectif citoyen... Nous sommes face à un outil de contrôle politique, qui va donner au système le pouvoir de définir la désinformation, puis d'imposer son élimination d'internet.
Le texte met également en place une stratégie de réponse à la crise.
Ces crises pourraient résulter de conflits armés ou d’actes de terrorisme, existants ou nouveaux, de catastrophes naturelles telles que des tremblements de terre et des ouragans, ainsi que de pandémies et d’autres menaces transfrontalières graves pour la santé publique. (...) (art. 91)
A peu près tout en somme, et cela permettra de justifier l'implémentation de mesures exceptionnelles de contrôle de l'information, telles que :
... l’adaptation des processus de modération des contenus et l’augmentation des ressources consacrées à la modération des contenus, l’adaptation des conditions générales, des systèmes algorithmiques et des systèmes publicitaires concernés, l’intensification de la coopération avec les signaleurs de confiance, la prise de mesures de sensibilisation, la promotion d’informations fiables et l’adaptation de la conception de leurs interfaces en ligne. (art. 91)
Encore une fois, le système est juge et partie : il déclarera la circonstance exceptionnelle et pourra ainsi s'arroger les pouvoirs de censure.
La mise en oeuvre
Elle se fera à travers les plateformes de publication de contenu, au sens large : fournisseurs d'accès internet, hébergeurs clouds, moteurs de recherche, réseaux sociaux. Autrement dit, c'est le messager qu'on rend responsable du message, avec des amendes dissuasives à la clé.
On est en plein dans la lutte du système pour le contrôle d'Internet ; rien à voir avec la protection des personnes, la liberté ou la démocratie !
Les Twitter Files
Les Twitter Files montrent comment Twitter s'est mis au service du camp démocrate lors des élections de 2020 aux Etats-Unis.
On y voit en particulier les connections directes entre des représentants démocrates, le FBI, la CIA et les instances dirigeantes de Twitter, les demandes de censure en direct, ainsi que les outils mis en oeuvre pour appliquer cette censure.
Il est évidemment naïf de penser que ces mesures de censure n'existaient que sur Twitter... Tous les autres médias et réseaux sociaux majeurs disposent de canaux de communication du même type et des outils permettant de censurer le contenu hostile au système.
Ici par exemple on voit Facebook assurer à la maison blanche qu'ils sont concentrés sur la censure de contenu correct ("often-true"), mais qui pourrait faire hésiter les gens de se vacciner. Les mêmes règles sont appliquées à Whats App.
L'implication de l'armée
La censure n'est pas que l'affaire des médias et des Etats. Des moyens militaires ont été déployés pour le contrôle de l'information à propos du COVID-19. Ainsi en Angleterre: "The army has mobilised an elite “information warfare” unit renowned for assisting operations against al-Qaeda and the Taliban to counter online propaganda against vaccines." (source).
Ce sont les mêmes types d'unités que l'armée américaine a utilisé pour diffuser de fausses informations à propos des conflits au Moyen-Orient, en Iran ou en Afghanistan (source), et qui ont également été mobilisées pour le COVID : voir ici, ici ou ici.
A noter également l'existence de groupes "mercenaires", utilisés à des fins similaires par les états ou des entités privées.