CBDC - CCDC
Idées
- La digitalisation de la monnaie est inévitable.
- Les CBDC "Central Bank Digital Currency" seront utilisées par les gouvernements comme outil de contrôle. Il n'y quasiment pas de limite à ce qu'un pouvoir centralisé peut imposer à travers la monnaie !
- Au contraire, les CCDC "Citizen Controlled Digital Currency" mettent la cryptomonnaie au service des citoyens. Elles protègent la vie privée, renforcent les libertés et permettent de créer les règles qui mettent la monnaie au service de la société.
Les "Central Bank Digital Currency"
Présentées comme de simples versions numériques de notre monnaie officielle, les CBDC cachent en fait de redoutables possibilités.
La différence avec nos monnaies actuelles, déjà largement numériques, est dans leur capacité à être programmées. Il sera donc possible de :
- Réserver de l'argent à certains usages, par exemple : une partie du salaire doit être dépensée en alimentation, une autre en logement, une autre en loisirs...
- Établir des seuils : "vous avez consommé votre quota de viande ce mois-ci, nous vous invitons à acheter ce délicieux steak d'insecte".
- Limiter la liberté de circulation : "vous avez dépassé votre quota carbone, il n'est plus possible de faire le plein ce mois-ci".
- Conditionner des achats à un certain comportement : "vous avez récemment fait preuve d'incivilité, ce lieu ne vous est pas accessible".
- Définir des limites géographiques à l'utilisation de l'argent : "vous êtes hors de votre zone autorisée".
- Lier l'accès à certains lieux à un certain niveau de revenus : "ce restaurant est réservé aux personnes disposant de plus de xxxx euros sur leur compte".
- Autoriser uniquement certains comptes à collecter des paiements : "vous ne pouvez pas transférer de l'argent à ce tiers".
etc, etc, etc...
Notre argent ne sera qu'une forme glorifiée de bon ou de coupon, conditionné à tous les paramètres possibles et imaginables.
Ainsi le Royaume-Uni, à la pointe de l'expérimentation, se prépare déjà à limiter à 20 000£ le montant maximum des possessions en "Britcoin", la livre numérique que prépare la banque centrale britannique. La question n'est pas la pertinence de cette mesure, mais la simple possibilité de l'appliquer mécaniquement par la programmation de la monnaie, sans demander l'avis de la population !
Au Nigeria, plus gros pays du monde avec une cryptomonnaie d'Etat en circulation, les objectifs du eNaira sont clairement affichés :
La banque centrale peut utiliser un eNaira préprogrammé pour payer les bénéficiaires prévus de l'aide sociale, qui ne pourra être accepté que pour un objectif spécifique et dans des lieux spécifiquement autorisés. Cette utilisation garantira une utilisation appropriée des fonds sociaux, assurera la collecte de données de haute qualité sur les performances de ces programmes et contribuera à prévenir les fuites ou le détournement de fonds. Cette capacité pourrait être étendue à d'autres cas d'utilisation dans les services financiers et les écosystèmes connexes, où il existe une priorité pour maintenir l'intégrité des fonds et l'objectif pour lequel ils sont utilisés.
Les CBDC rendent possible la "Cashless Society"
Une version alternative des CBDC - les CCDC
CCDC = Citizen Controlled Digital Currency.
C'est le thème principal de ce texte : nous ne reviendrons pas en arrière sur les progrès technologiques. Il ne s'agit pas de refuser l'évolution mais de mettre en place une gouvernance qui assure que cette évolution soit bien un "progrès", et pas un outil de contrôle au service du système.
Il s'agit donc de créer des crypto-monnaies qui libèrent et qui implémentent les règles votées par les citoyens dans leur Code. Elles doivent permettre l'anonymat des transactions et les transferts de gré à gré sans contrôle ou limitation. Elles doivent permettre à chacun d'être sa propre banque, souverain dans l'utilisation de son argent. Fongibles, elles seront l'équivalent numérique de la monnaie liquide d'aujourd'hui.
Ces règles protectrices des libertés fondamentales n'empêchent pas de tirer parti des capacités programmables des crypto-monnaies. Elles peuvent automatiser la collecte de l'impôt et implémenter les règles économiques décidées par la Démocratie Numérique, comme la distribution du revenu universel. La monnaie se met ainsi au service de la population.
La monnaie, qu'elle soit physique ou numérique, programmable ou non, ne doit servir que des motifs économiques (faciliter les échanges, épargner, emprunter...) et ne doit pas devenir un outil de contrôle ; un système qui permet de déconnecter économiquement un individu de la société dispose simplement de beaucoup trop de pouvoir !
Pour suivre le sujet
Où en est le déploiement des CBDCs dans le monde : https://www.atlanticcouncil.org/cbdctracker/