10.2. Mise en route économique

La mise en route économique de la Démocratie Numérique passe par le lancement de plusieurs chantiers : lancement de la monnaie, mise en place des premières règles de prélèvement et versement du revenu universel.

La monnaie

La monnaie de réserve mondiale

Le meilleur candidat actuel pour une monnaie mondiale est certainement le Bitcoin, mais sa répartition initiale très inégalitaire pose problème. Il faudrait alors imaginer qu'une grande partie des fonds alloués aux institutions internationales servent progressivement à acheter du Bitcoin au prix du marché, ce qui pèserait sur les ressources de la Démocratie Numérique.

Une autre option est de forker une blockchain fiable, telle que le Bitcoin ou le Decred, pour démarrer la distribution de zéro. Dans tous les cas cette cryptomonnaie doit disposer d'un mécanisme permettant d'adapter l'émission monétaire à l'activité économique.

Le minage de la monnaie de réserve mondiale est décentralisé. Tout le monde peut miner la monnaie de réserve mondiale et elle est acceptée dans le monde entier par les professionnels et par les particuliers qui le souhaitent. Les états participent au minage et limitent le risque d'attaque. Le minage privé est autorisé, dans la mesure où les mineurs acceptent de se conformer aux décisions de la démocratie numérique, qui imposeront une certaine répartition des produits du minage.

La monnaie de réserve mondiale présente volontairement des limitations techniques (manque de flexibilité, coût des transactions) qui sont le pendant de sa recherche absolue de sécurité et de robustesse. Cela limite son utilisation à des cas particuliers et encourage l'utilisation des monnaies nationales au quotidien.

Les monnaies nationales

Chaque pays est libre d'utiliser la technologie de blockchain qu'il souhaite pour sa monnaie nationale et est souverain dans les règles d'émission de sa monnaie.

La monnaie peut être totalement ou partiellement adossée à la monnaie de réserve mondiale, ou librement convertible.

Utilisation d'une monnaie unique mondiale ?

On peut se poser la question d'une monnaie mondiale, où un niveau 2 (comme Lightning pour Bitcoin) permettrait de traiter un volume massif de transactions.

Le principal obstacle est que l'économie de la Démocratie Numérique programme la monnaie pour appliquer ses politiques nationales (prélèvement de l'impôt, taxes...). Cela imposerait au niveau 2 une complexité incompatible avec sa mission première de sécurité et de robustesse.

De plus, cela ne permettrait pas aux monnaies nationales de fluctuer entre elles, ce qui permet un ajustement de la compétitivité économique entre pays.

Il est donc sans doute préférable de conserver deux niveaux de hiérarchie monétaire. Un niveau 2 mondial peut-il alors coexister avec les monnaies nationales ? Oui sans doute, mais il faut alors rendre son utilisation dissuasive face aux monnaies nationales, par exemple en taxant fortement les transactions ou en les réservant à certains types d'entités (Etats, entreprises internationales...).

Les plateformes d'échange

Des plateformes d'échange permettent l'échange des cryptomonnaies nationales ou leur conversion en monnaie de réserve mondiale. Des frais de transaction s'appliquent (0,05% pour les monnaies nationales, 0,1% pour la monnaie de réserve mondiale) pour limiter la spéculation et financer les infrastructures techniques de la Démocratie Numérique.

Elles permettent aussi d'échanger les monnaies du système (USD, EUR) ou des cryptomonnaies actuelles en monnaies de la démocratie numérique. Dans ce cas, la conversion entrante est gratuite, mais la transaction sortante est taxée à 5% du montant échangé. Ce montant contribue au financement de la démocratie numérique.

Le lancement de l'économie

Les portefeuilles de paiement

Les portefeuilles permettent de démarrer la vie économique de la démocratie numérique. Pour rappel, chacun dispose au moins d'un portefeuille "compte courant" associé à son identité numérique. Il y reçoit son revenu universel et l'utilisera pour les transactions qui doivent être identifiées.

Chacun peut toutefois créer autant de portefeuilles qu'il le souhaite pour gérer ses comptes ou anonymiser ses transactions, sachant que les transactions elles-mêmes peuvent être anonymisées.

Une application permet la gestion des portefeuilles, des transactions et plus généralement des services financiers (crédits, etc...).

L'automatisation des prélèvements

L'économie de la Démocratie Numérique automatise autant que possible la collecte des impôts et taxes, et la redistribution des revenus. Elle est programmée dans le Code de la Démocratie Numérique et s'applique à tous de façon parfaitement équitable.

Collecte des impôts et taxes

Tous ces impôts peuvent être prélevés en temps réel sur les transactions, sans déclaration ou formalités additionnelles. Les taux sont ajustés au fil des votations.

De même, on automatisera la distribution du revenu universel en fonction de la répartition votée par les citoyens.

Les portefeuilles de NFT

Ils permettent à chacun de confirmer la propriété d'un bien dans le système économique de la Démocratie Numérique.

Les NFT peuvent être librement achetés ou vendus, cette transaction matérialisant le transfert de propriété du bien.

Différents types de NFT par type de bien permettent de collecter les impôts et taxes adéquats.

Le statut de société

Afin de pouvoir rapidement proposer des biens et services payés à travers l'économie de la démocratie numérique, un prototype de modèle de société est créé :

Le revenu universel

Le revenu universel est un élément clé de la démocratie numérique. Partant de la proposition que 50% des revenus de l'état sont redistribués en revenu universel, le système peut se mettre en place dès que l'état dispose de ses premiers revenus.

Cela déclenchera un cercle vertueux, attirant les nouveaux entrants qui souhaiteront en bénéficier. Ils commenceront alors à leur tour à effectuer des transactions et contribuer à l'économie de la démocratie numérique, ce qui les entraînera finalement à s'intéresser à la gouvernance de la société et au statut de citoyen.

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