5.7. Risques et limites
Idées
- Les institutions de la Démocratie Numérique ne sont pas adaptées aux situations de crise. Un cabinet temporaire d'urgence composé de cinq membres peut donc être formé pour gérer ces situations.
- Pour que les citoyens ne se lassent pas de l'exercice du pouvoir, les institutions représentatives doivent traiter efficacement les affaires courantes. L'éducation est la clé de l'engagement citoyen.
L'urgence
Une des premières limites qui vient à l'esprit est la possible inadaptation à des situations d'urgence extrême, où le temps nécessaire à préparer une votation, la voter et la mettre en oeuvre semble difficile à réduire en dessous de quelques jours.
La Démocratie Numérique prévoit alors un cabinet temporaire d'urgence, composé des quatre principaux représentants politiques (Conseil représentatif, Conseil des Sages, Conseil des ministres, Conseil des Justes) et du représentant de la Commission de surveillance citoyenne.
L'activation du cabinet d'urgence peut être immédiate, à l'initiative du Conseil Représentatif et du Conseil des Sages, mais il doit faire l'objet d'une votation citoyenne différée pour confirmer la décision.
Ce cabinet de 5 membres peut prendre des mesures d'urgence à la majorité simple (soit 3 représentants), de façon temporaire et dans le contexte limité de la situation d'urgence. Le travail normal des institutions continue en parallèle pour les décisions indépendantes du caractère urgent.
Il faut bien entendu éviter une prise de pouvoir illégitime de ce cabinet ; une votation citoyenne peut ainsi à tout moment dissoudre ce cabinet ou mettre fin à la situation d'urgence. Les Lois et décisions prises par le cabinet durant la période d'urgence sont désactivées par défaut à la fin de la période, à moins qu'une votation citoyenne en ait décidé autrement.
La lassitude démocratique
Il y a également un risque de lassitude démocratique ; les citoyens pourraient se lasser de l'exercice régulier du pouvoir, de la lecture de toutes les propositions et rapports réguliers, et voyant le système fonctionner, se détacher de leurs responsabilités.
Il faut d'abord rappeler que si les citoyens restent les détenteurs ultimes du pouvoir, les institutions représentatives doivent pouvoir traiter l'essentiel des affaires courantes, faisant du vote direct des citoyens une exception.
Par ailleurs, nous insistons sur l'importance de l'éducation, véritable pilier de la Démocratie Numérique. Tout comme le souvenir des guerres mondiales a durablement imprimé le "plus jamais ça" dans les mémoires de nos ancêtres, la remémoration des dérives totalitaires de nos systèmes politiques doit renforcer la prise de responsabilité individuelle et faire de l'exercice du pouvoir citoyen un devoir moral. L'exercice du pouvoir implique des responsabilités !