4.4. La citoyenneté
Idées
- Le Citoyen est gouvernant, servant et gouverné.
- La citoyenneté est un droit fondamental mais elle n'est pas automatique : elle doit être acquise en démontrant une compréhension suffisante de la Démocratie Numérique.
- Les citoyens délèguent l'essentiel de leur pouvoir à des institutions représentatives ; mais ils sont toujours en mesure de remettre en cause les décisions de leurs représentants.
Acquisition de la citoyenneté
La nationalité
La première condition pour devenir citoyen est d'avoir la nationalité d'un pays. Celle-ci est établie par la possession d'une carte d'identité numérique, c'est à dire un certificat émis par l'état. Par nature infalsifiable, cette carte d'identité numérique sert d'identifiant pour obtenir les jetons permettant de participer aux votations.
La citoyenneté, tout comme la nationalité, restent optionnelles. Les individus sont libres de demander ou non la carte d'identité numérique qui leur confère la nationalité. Une fois obtenue la nationalité, ils sont libres de devenir citoyens ou non.
La compétence
La clé de la réussite de la Démocratie Numérique, c'est l'éducation !
La seconde condition pour devenir citoyen est donc d'avoir un niveau de compréhension suffisant des institutions et du fonctionnement de la Démocratie Numérique. L'objectif est de faire participer une partie maximale de la population sans inclure des individus ni qualifiés, ni intéressés. La portion de la population qui aura acquis le statut du citoyen sera d'ailleurs un indicateur intéressant de la maturité politique d'un pays !
Un tronc commun de formation suivi d'un contrôle des connaissances valide les compétences élémentaires des citoyens dans les domaines suivants :
- Les principaux systèmes politiques, leur histoire, leurs avantages et inconvénients.
- Les valeurs de la Démocratie Numérique.
- La Constitution Universelle et la Constitution Nationale.
- Le fonctionnement des institutions.
- La fonctionnement de l'économie.
L'âge
La formation à la citoyenneté est accessible librement, gratuitement, à tous et à tout âge. Elle est enseignée à l'école dès le primaire à des niveaux de complexité adaptés, puis intégralement au niveau collège. Le questionnaire validant le cursus, et donc la citoyenneté, est réalisé dès 14 ans et renouvelé chaque année jusqu'à la majorité : l'objectif est que chaque enfant qui sorte du système scolaire soit un citoyen parfaitement familiarisé avec le test.
Chaque citoyen doit revalider son contrôle de compétences tous les cinq ans, puis tous les deux ans à partir de 60 ans. Cela assure que les personnes âgées qui ne sont plus aptes à participer à la vie politique ne puissent plus y exercer d'influence.
Cas particuliers
Certaines situations affectent l'accès à la citoyenneté.
- Les condamnés par la justice, une fois tous les recours épuisés, perdent leur capacité de citoyen le temps de purger leur peine.
- Chaque pays peut établir librement le droit à la citoyenneté des résidents étrangers.
Accès à la citoyenneté mondiale
Tous les citoyens d'un pays accèdent automatiquement à la citoyenneté au niveau mondial et peuvent ainsi participer aux votations internationales.
Risques et limites
Le conditionnement de la citoyenneté à un test permet de confier le pouvoir à un groupe qualifié et intéressé. Il y a cependant des limites à ce système.
L'accès à l'éducation
Soumettre la citoyenneté à une validation des compétences pourrait exclure les personnes ayant un accès limité à l'éducation, aggravant les inégalités sociales.
Pour limiter ce risque il est donc indispensable de garantir à tous l'accès à un niveau d'éducation suffisant pour passer le test avec succès, à tout âge et dans toutes les circonstances.
Cela est cohérent avec les objectifs de la Démocratie Numérique, qui considère l'éducation comme un objectif prioritaire.
Difficulté du test
Dans la continuité du point précédent, il y a un risque que le niveau du test soit trop élevé et/ou soit présenté de façon à avantager certains profils de personnes.
Il faut donc que le test soit accessible : format QCM, questions adaptés au niveau d'un adolescent de 14 ans, language simple.
Il ne s'agit pas d'avoir une élite citoyenne mais simplement de s'assurer que les citoyens soient capables de comprendre les questions qui leur seront posées lors des votations.
Une société à deux vitesses ?
Le test pourrait créer une société à deux vitesses, avec des citoyens impliqués dans la vie publique et une majorité de personnes qui acceptent simplement d'y vivre.
Si le risque est bien réel, quelle est la réelle nature de ce risque ? Dans la mesure où les objectifs de fond de la Démocratie Numérique sont atteints et permettent à chacun de vivre dignement et d'accéder à un niveau minimum d'éducation, il ne semble pas illogique de demander en retour un minimum d'intérêt et d'implication aux personnes qui souhaitent pouvoir participer au gouvernement.
Laisse-t-on circuler des conducteurs sans permis ?
Dans tous les cas, ce seront au final les citoyens qui décideront des modalités d'accès à la citoyenneté !