3.3. La Démocratie Numérique
Idées
- Les hommes sont aisément corruptibles ; le système politique doit être conçu en conséquence.
- Un programme informatique est incorruptible : tout ce qui pourra être programmé est protégé de la corruption et du mensonge.
- La Constitution doit être adaptée à la dualité du monde physique / virtuel.
- Les Citoyens ont toujours le dernier mot, par le vote.
- Le tirage au sort des représentants et la limitation des mandats limitent le carriérisme politique.
Limiter le risque de corruption
Une fois posés les droits fondamentaux, nous devons acter le fait que même dans le meilleur des environnements, la nature humaine est faible est corruptible, avide de pouvoir et de richesses.
Un système politique sain doit donc tenir compte de cette propension naturelle et limiter strictement l'étendue et la durée des pouvoirs individuels. C'est un des objectifs de la démocratie numérique, qui déploie des outils qui protègent les citoyens de l'abus de pouvoir de ses représentants.
Voyons ici par quels moyens la Démocratie Numérique se protège des abus de pouvoir et de la corruption.
Le code est incorruptible
La programmation de la démocratie va lui donner toutes les qualités d'un logiciel libre :
- elle deviendra incorruptible.
- elle sera auditable et améliorable.
- elle ne pourra pas dériver ou conduire à des excès de pouvoir.
Les préférences ou le pouvoir d'une personne ne pourront aller à l'encontre du code de la démocratie numérique. Sa modification passera nécessairement par un débat public et une votation.
L'aspect Open Source est essentiel dans Le Code qui exécutera la démocratie numérique. Il permettra aux meilleurs experts de le surveiller en permanence, de garantir qu'il est conforme aux objectifs fixés et d'assurer sa maintenabilité.
De nouveaux textes fondateurs sont nécessaires
Une nouvelle Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et de nouvelles Constitutions sont nécessaires pour formuler les idées fondatrices de la Démocratie Numérique.
Elles sont nécessaires car :
- La définition de l'Homme est remise en cause par les évolutions de l'intelligence artificielle et du transhumanisme. Elle doit être précisée.
- les textes actuels ne tiennent pas compte de la dualité physique / numérique de notre nouveau monde, à laquelle les droits de l'Homme doivent s'adapter.
- les Constitutions actuelles ne tiennent pas compte de la possibilité d'inscrire des règles dans le Code, et donc de faire du Code l'extension naturelle de la Constitution.
La rédaction des Constitutions est collective et évolutive, soumise à votation des citoyens. Ce vote est l'un des premiers exercices de la transition. La Constitution devient par extension les "Conditions Générales d'Utilisation" des outils informatiques de la démocratie numérique, et son étude est la base de la formation des citoyens.
Le vote systématique
La démocratie numérique organise le vote systématique. Le sujet des votations sera à l'initiative des citoyens (RIC) ou de ses représentants.
Lorsque c'est nécessaire, les sujets soumis à la votation feront l'objet d'une commission d'étude tenue par des citoyens tirés au sort, qui réalisera un dossier présentant les enjeux de la proposition.
La mise en place d'une démocratie aussi directe que possible est une des plus puissantes possibilités offerte par Internet et une clé de la démocratie numérique ; elle permet de rendre le pouvoir législatif et le contrôle des institutions aux citoyens.
Tirage au sort
Chaque fois que cela est possible, les représentants de l'état seront tirés au sort pour exécuter la mission qui leur sera confiée.
Chaque citoyen peut ainsi être amené à participer à la gouvernance de la démocratie numérique. Il doit alors accepter d'être mis au service de la communauté, d'être surveillé dans sa fonction et d'accomplir la mission dont le peuple l'a chargé.
On peut limiter le tirage au sort à un groupe de candidats volontaires et qualifiés. Cela permet de préserver un certain niveau d'arbitraire dans la sélection des mandatés tout en assurant un bon niveau de motivation lorsqu'un engagement personnel significatif est requis.
Limitation des mandats
Il n'y a pas de profession "d'homme politique". Les représentants désignés ou tirés au sort effectuent leur mandat et redeviennent ensuite de simples citoyens.
Ils peuvent à nouveau servir l'Etat en représentant un dossier de candidature pour d'autres rôles, mais jamais au même poste, ni dans des circonstances qui créeraient un risque d'abus de pouvoir ou de conflit d'intérêt.
De même, un citoyen engagé dans un mandat ne peut participer à aucune autre activité de représentation ou Commission.
Liberté de parole et participation à la vie publique
Chaque citoyen est libre d'exprimer son opinion, de proposer des lois ou des modifications de textes existants. L'accès aux médias et le débat public est ouvert à tous, libre et non censuré.
Cette liberté d'opinion et de parole s'applique aux individus comme aux organisations et partis.
Indépendance des médias
Les médias peuvent opérer en toute indépendance des milieux politiques ou économiques.
Lorsque ce n'est pas le cas, leur financement et les conflits d'intérêt des auteurs doivent systématiquement être publiés.
Citations
Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.
Lord Acton
Le pouvoir n'est pas un moyen, c'est une fin en soi.
George Orwell