2.3. Le plan du système

Quand on en arrive à la conclusion que les gouvernements sont engagés dans une lutte active contre leur propre population au coeur d'une intense rivalité internationale, c'est leur raison d'être qu'on questionne : les gouvernements ne devraient-ils pas être au service de leur population ?

Et s'ils ne le sont pas, quels sont leurs plans ?

Y a-t-il un complot ?

Et pour traiter ce point immédiatement : il n'y a pas de mystérieux complot mondial.

Tout d'abord parce que, nous l'avons vu, il n'y a pas d'unité au niveau mondial : deux blocs s'opposent et de nombreux pays essaient simplement de rester non-alignés. Rien ne permet d'imaginer un gouvernement mondial unifié qui travaillerait dans l'ombre !

Ensuite parce que rien n'est vraiment caché. Certes, des organisation comme le WEF donnent une direction générale à la politique occidentale mais ce n'est pas un complot, c'est une vision assumée ! De même en Chine, les mesures de contrôle et de répression, ou encore la stratégie économique, ne sont nullement cachés.

Enfin, dans un système ou dans l'autre les motivations des individus et des organisations restent les mêmes : domination, pouvoir et argent fournissent bien assez de justification au fonctionnement du système pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y ajouter un complot.

Passons donc en revue ces motivations; cela nous permettra de continuer à éclairer les contours du système.

Les enjeux de la guerre contre les peuples

Pourquoi le système se bat-il contre sa population ?

Peut-on évoquer la menace internationale ?

La première tentative d'explication découle du conflit entre les grands blocs internationaux. Après tout, au vu des éléments présentés avant, n'est-il pas normal que les Etats surveillent leur population pour se prémunir de tentatives d'influence extérieure ? On voit l'intensité avec laquelle le bloc occidental organise coups d'états, prises de pouvoir ou à minima influence les élections partout où c'est possible ; la menace d'une influence extérieure est réelle.

Mais quelle est la réalité de cette menace du côté occidental ? Les occidentaux rêvent-ils aujourd'hui de la société chinoise ? Même si l'American Dream s'essouffle, la victoire culturelle mondiale n'est aujourd'hui ni chinoise ni russe, et personne ne croit sérieusement que ces pays ont le pouvoir d'influencer significativement les élections dans un pays occidental.

D'autre part, en quoi les mesures prises sont-elles efficaces si on parle d'agents déterminés, aux moyens presque illimités ? Le contrôle du port d'arme décourage-t-il vraiment les terroristes ? Le pass sanitaire fait-il peur aux virus ? La censure sur internet empêche-t-elle les agents étrangers de communiquer ? Toutes ces mesures sont en fait parfaitement inutiles contre un vrai ennemi... Mais elles fonctionnement très bien pour contrôler la population.

La cible est donc à l'intérieur : ce sont les citoyens qu'on vise, et surtout ceux qui sont conscients du système totalitaire qui se déploie. Que ce soit contre la construction d'un aéroport, l'instauration du pass sanitaire, les politiques écologiques imposées ou la mobilisation contre des hommes politiques corrompus, la mobilisation citoyenne est la vraie menace à laquelle le système doit faire face. Le système a peur de ce qui le remet en cause et c'est contre cela que le système déploie ses armes.

Est-ce pour notre bien ?

L'argument ici est que les peuples sont trop stupides pour se gouverner eux-mêmes. Le système les protège donc contre leur gré, que ce soit contre de vilains terroristes, de méchants virus ou un infernal réchauffement climatique. Le système oeuvre pour notre bien !

C'est ainsi qu'est présenté le Great Reset : comme un plan permettant de préserver l'humanité de sa propre bêtise. Certes, il appauvrira 99% de la population (ou l'éliminera), mais il réduira peut-être un peu les émissions de CO2 ! Le pourcent de population qui reste, lui, continuera bien sûr à s'enrichir...

Il faut donc se demander si le Great Reset est sincère ou juste une facade utilisée pour donner un aspect présentable à la mise en place d'une société totalitaire. En vérité, il faut être bien naïf pour croire au scénario optimiste, et la revue des points suivants devrait permettre de lever les doutes éventuels.

Le contrôle du système financier

Toutes les mesures de contrôle du système financier visent-elles à réprimer ou dissuader les fraudeurs, ou bien peut-être juste à faciliter les échanges ? Soyons sérieux.

L'argent est le moyen de contrôle ultime. Son contrôle est donc le moyen de répression ultime, ainsi que la garantie de protéger ceux qui en possèdent le plus.

A cette double fin, tout un arsenal est mis en oeuvre :

Dernier exemple en date ; l'EU AML rulebook, qui vise à contrôler les transactions en espèce et en cryptomonnaie.

D'une part il devient impossible de disposer librement d'une quantité significative d'argent non tracé, d'autre part le système peut couper un individu ou une organisation du système financier, ce qui revient à une quasi-condamnation à mort. On a déjà vu cette possibilité s'exercer au Canada contre de simples manifestants, il est donc évident que cette arme va devenir un outil majeur du système dans la lutte contre les peuples.

Le système prépare en parallèle une version très largement améliorée du contrôle des transactions grâce aux monnaies numériques dites "CBDC - CCDC" (Central Bank Digital Currency). La possibilité de programmer la monnaie offre des moyens de contrôle formidables !

Et à l'inverse, si la programmabilité de la monnaie permet de renforcer le contrôle de la population, elle permettra aussi de libérer encore davantage les flux financiers du système, lui permettant de prospérer hors de tout contrôle citoyen.

Nous n'avons sans doute pas encore pris conscience, en tant que peuple, de l'importance que prend déjà le contrôle de la monnaie. Lorsque celui-ci va s'accentuer à travers les CBDC - CCDC il sera trop tard. On revient ici à notre thème principal : le vrai combat de ce siècle est la bataille pour la liberté et la décentralisation d'Internet et de ses protocoles dérivés. Le problème n'est pas la monnaie programmable, mais son utilisation par un pouvoir centralisé et non démocratique !

La fin de la politique

Le système doit disposer du pouvoir politique pour déployer son arsenal totalitaire. L'élection d'un non-aligné comme Trump récemment aux Etats-Unis a traumatisé le système et toutes les mesures sont maintenant prises pour éviter qu'une telle situation se reproduise dans le monde occidental. On veut des gouvernements mous, alignés, participant docilement à la mise en place du système.

Gauche ou droite ?

Comment faire élire ces gouverments ? Une solution largement utilisée est de créer la confusion dans l'esprit des électeurs. Ainsi l'on maintient affichée la traditionnelle séparation droite / gauche, qui n'a pourtant plus aucun sens. Cela entretient la confusion générale des idées politiques, entraîne de faux débats et une identification incorrecte des choix politiques proposés.

De plus, cela permet de ne laisser le choix qu'entre des candidats alignés ou de "dangereux extrémistes" à l'extrême gauche ou droite, ce qui présente le double avantage de ne laisser aucune chance aux candidats alternatifs tout en faisant porter aux extrêmes la preuve que notre système "démocratique" fonctionne encore.

Pourtant nous sentons bien que l'analyse traditionnelle ne fonctionne plus dans nos sociétés occidentales. La distinction entre une gauche qui défendrait les intérêts des plus modestes et une droite protectrice des intérêts de la bourgeoisie est objectivement inexistante.

La seule question

Le seul vrai différenciateur politique qui reste, et qui est totalement absent du débat, est la volonté de participer au système ou non. Il n'y a plus d'autre vrai différenciateur politique : on est avec le système, ou on est avec le peuple !

Et lorsque les peuples refusent le système, comme cela a été le cas lors des référendums européens de 2005 en France et aux Pays-Bas, le système passe en force et impose malgré tout l'extension des pouvoirs du système. Vous avez dit démocratie ?

Refuser le système, c'est donner une chance à la liberté des peuples et leur droit à déterminer leur avenir. Jouer le jeu du système, c'est accepter la guerre contre les peuples et la mise en place d'un système totalitaire.

Voilà le vrai débat politique, et de plus en plus on le voit émerger : routiers canadiens, fermiers néerlandais, renversement des dirigeants au Sri Lanka... Partout les peuples se dressent, le plus souvent sans vraiment en avoir conscience, contre le système qui se déploie. Et partout la réponse est la même : répression policière, couverture médiatique inexistante ou partiale, renforcement des politiques de contrôle et de censure.

Mais pendant ce temps, les médias recyclent sans fin des sujets fabriqués de toutes pièces : pouvoir d'achat, COVID, Ukraine, météo... La vraie question : "Voulons-nous une société du contrôle permanent ?" est totalement éclipsée, sinon censurée.

Et voilà le plan du système : arriver au point où les enjeux politiques publics et les débats d'actualité ne sont plus que des contre-feux, où les vraies décisions sont prises à d'autres niveaux et où les gouvernements ne font qu'exécuter localement une politique décidée par des institutions ne bénéficiant d'aucune légitimité démocratique.

Le contrôle des réseaux d'information

Et pour atteindre cet objectif, au-delà du contrôle du contenu du débat politique, l'enjeu de fond est le contrôle du contenant : internet, ses plateformes d'échange, ses protocoles. Contrôler le messager, c'est contrôler le message. Et pour contrôler la technologie il faut disposer du pouvoir politique, autant que possible à un niveau international. La boucle est bouclée.

Les différents blocs internationaux développent ainsi indépendamment leurs solutions de contrôle des réseaux, déployant des frontières sur Internet, des matériels et outils propres visant à éliminer le contenu indésirable.

Les efforts du système se concentrent donc tout autant sur les solutions technologiques que sur la propagande visant à maintenir au pouvoir les pions du système : le Great Reset, modèle de société du WEF, intègre des outils de contrôle numérique à un modèle de crédit social à l'occidentale : pass, CBDC - CCDC, identité numérique, tout nous prépare à la société du contrôle permanent que la Chine nous montre en exemple.

Nous allons devenir les utilisateurs d'un système numérisé et cloisonné qui peut nous débrancher à tout moment. Dans cette société, le débat politique sera inexistant. Il est déjà difficile de faire exister des idées alternatives aujourd'hui ; demain elles seront simplement invisibles. Et c'est exactement l'objectif.

Alors, pourquoi se bat le système ?

On a vu qu'il n'était pas nécessaire de parler de complot. Le système se bat simplement pour son développement... Ou sa survie ! La révolution technologique qu'il essaie de s'approprier et de transformer en moyen de contrôle pourrait tout aussi bien causer sa perte, et c'est pour cela que son action est tellement violente.

Si les peuples prenaient conscience du potentiel démocratique des outils numériques, nous pourrions couper l'herbe sous le pied du système et mettre ces outils au service de la population, et non l'inverse.

Mais ne brûlons pas les étapes. Nous avons exposé les caractéristiques du système, examiné ses motivations et ses projets, voyons maintenant comment ce système se met en place concrètement dans le monde occidental.

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